Notre premier volet était destiné à vous sensibiliser au phénomène d'épuisement professionnel, durable et susceptible de toucher tout le monde (lire notre premier volet).
Pour définir le burn-out, faisons appel à un spécialiste de la question, à la fois professionnellement et personnellement : Michel Cymes (source : Management - novembre 2015) :
Le burn-out, "c'est le moment où l'organisme dit stop. Vous cessez d'être opérationnel, sur le plan physique et psychique ... Votre corps vous lâche parce qu'il est arrivé au bout des efforts que vous lui demandez."
Ce trop plein, devenu insupportable à votre corps, est généré conjointement par deux types de facteurs déclencheurs :
Ainsi, les mécanismes déclencheurs du burn-out sont propres à chacun.
Un travail préventif passe plus efficacement par des approches individualisées que par les questionnaires et formations que l'on voit fleurir sous l'appellation "prévention des risques psychosociaux".
Prévenir le burn-out signifie agir en amont des signes avant-coureurs d’un futur effondrement.
Pour cela, il est essentiel de revenir aux fondamentaux de notre construction identitaire, en regard à nos besoins.
A l'image de la pyramide de Maslow, les niveaux supérieurs (réalisation de soi, reconnaissance …) ne peuvent être durablement atteints que si nos niveaux inférieurs (survie, sécurité, santé) sont solides.
L’enjeu est de redonner toute la place à ce qui constitue notre base, dans un environnement en changement permanent. Voyons comment.
Cette affirmation est une évidence pour beaucoup, mais pas pour tous, et pas en toute occasion.
Prenons par exemple les entrepreneurs et les dirigeants de PME/TPE, pour qui les facteurs de risques exogènes sont nombreux, comme nous l'avons évoqué dans le volet 1.
Pourtant, l’ennemi le plus redoutable de l’entrepreneur ou du dirigeant est lui-même.
Sa faculté à tout mener de front, à poursuivre son projet malgré les obstacles, à se relever après chaque revers, bref, tout ce qui fait sa force et qui a contribué à le faire arriver là où il est et à en être fier : cette force est paradoxalement sa principale zone de fragilité.
Pour lui, pas question que le corps ne suive pas. De même, écouter les avertissements de ses proches, ou demander de l’aide n'est pas naturel.
La première des actions est de réévaluer vos priorités : est-ce le projet, ou est-ce d'être en capacité de mener votre projet ?
Confrontés à une quantité croissante d’injonctions paradoxales, dont le fameux « faire mieux, plus vite, avec moins », les managers et leurs équipes s'adaptent en permanence pour que cette équation impossible devienne miraculeusement possible. A terme, le miracle galvanisant ("j'y suis arrivé") se transforme en mirage culpabilisant ("je n'y arrive plus").
Nous observons ce phénomène dans toutes les organisations : grands groupes, PME, associations, et désormais administrations (de plus en plus de responsables de service du secteur public le subissent à leur tour).
Le plus important n’est pas "d’y arriver", mais de savoir "comment vous y arrivez".
Et de savoir trier, dans vos stratégies d’adaptation et vos comportements, ce qui est bénéfique et ce qui est nocif.
Si « y arriver » signifie : ramener régulièrement du travail à la maison, raccourcir votre temps de sommeil, accepter une urgence sans discuter des autres échéances, accumuler des frustrations … : ces adaptations à une tension ont de fortes chances d’être nocives. D’un premier niveau de stress, anodin, leur répétition va conduire à un deuxième niveau de stress, durable, vous obligeant à puiser plus profondément dans votre stock d'énergie.
Le côté sournois du burn-out apparaît ici : alors que « vous y arrivez encore », vous avez négligé de vous préoccuper du « comment ». Jusqu’au moment où…
Parmi les solutions, évoquons le travail des méconnaissances, approche issue de l’analyse transactionnelle.
La méconnaissance est un mécanisme inconscient qui trouble votre perception du réel : vous disposez le plus souvent des informations vous permettant de faire face à un problème, et vous vous comportez comme si vous ne le saviez pas.
Nous avons remarqué l’efficacité d’un travail spécifique des méconnaissances, visant à
Evidemment, c’est un travail plus fin que celui de répondre à un questionnaire générique, et cela mérite un accompagnement personnalisé.
Ce travail s’inscrit dans une finalité : adopter les bonnes pratiques d'adaptation aux situations difficiles, en fonction de qui l'on est et du contexte.
Vos ressources d'énergie, vos envies, les atouts que vous ne soupçonnez pas, vos déclencheurs de stress, votre relation aux autres, les messages de votre corps, vos émotions, vos besoins, etc.
Finalement, le meilleur moyen de prévenir le burn out, c’est d’être au clair avec tous ces sujets. Et c'est un objectif atteignable.
Si ce projet vous tente, discutons-en.
Olivier Hausheer
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